Près d’un an après le putch ayant renversé le Professeur Alpha Condé du pouvoir le 5 septembre 2021,la junte en Guinée dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya continue de faire face à des series de protestations à Conakry. Malgré les interdictions de manifester, le front national de la démocratie en compagnie des principales structures composantes des forces vives de la nation dont l’ancien parti au pouvoir RPG Arc En Ciel ont encore appelé à une manifestation le 28 juillet faisant un Bilan de 5 morts dont 3 par balles selon les Initiateurs et Amnesty International. Outre ces cas de morts, de nombreuses arrestations et la vendalisation de plusieurs magasins et boutiques sont enregistrées . C’est le cas dans la commune urbaine de matoto precisement au quartier Enta où à la veille de cette manifestation (Au lendemain de la publication du communiqué relatif à la manifestation par le FNDC ndlr ) ,un centre de prestation et son gerant ont subi les frais . À en croire les temoins,ce centre est soupçonné d’etre l’un des endroits où etaient confectionnés les badges et T shirts ainsi que les depliants à l’effigie du FNDC. Selon les informations reçues sur place, son propriétaire notamment la victime faisait objet de menace depuis quelques semaines et a meme été interpellé et mis en garde à vue à la compagnie mobile d’intervention securitaire(CMIS 4 D’ENTA) pour avoir produit et distribué les flyers vehiculant les annonces et itineraires de l’appel à manifester des forces vives de Guinée contre certaines decisions du CNRD.
« Alors dans la matinée du 22 Juillet 2022 à 10h00,pendant que j’étais au travail dans mon centre avec des clients, un pickup de la CMIS 4 fit irruption à la devanture avec à son bord des agents au nombre de 6 conduits par un sous-officier du nom de Ibrahima Tata Camara me disant que j’étais en état d’arrestation et que nous aurons le temps s’expliquer qu’à la Compagnie. Malgré les contestations et interventions de mes clients et voisins, j’ai été emmené de force sans avoir le temps de ranger mes affaires. Trois personnes m’ont conduit dans le pick up et trois autres personnes fouinaient dans mes affaires à l’interieur du centre. Arrivé à la compagnie, j’ai été mis en garde à vue. C’est en ce temps que j’ai été déshabillé (chaussures et chemise)…Au moment de me faire entendre ,un agent m’a montré mes flyers avant de m’interroger sur le confectionneur. Je lui ai dit que ce n’etait pas moi. Temps de finir mon explication, il m’infligea une paire de gifle avec des propos menaçants: Tu vas savoir que c’est le pouvoir qui est fort . Vous perdez votre temps » nous a confié la victime au téléphone
. Il affirme egalement avoir ecopé des bastonnades et traitements inhumains causant ainsi une blessure à l’épaule. « C’est en me faisant rentrer de force que la porte en métal m’a blessé légèrement » a fait savoir la victime sans nous edifier sa destination exacte et les circonstances de sa sortie de prison.
Ayant pris vent de sa fuite,ce militant reconnu du RPG Arc En Ciel membre des forces vives de Guinée declare avoir été recherché de nouveau par les services de defense et de securité qui ont d’ailleurs fait immersion dans son centre de prestation. Absent sur les lieux ce sont les materiels qui ont payé les conséquences dans la soirée du 23 juillet quelques jours avant le debut des manifestations declenchées par le FNDC.
« Ils sont descendus tard la nuit pour nous agresser. Apres avoir defoncé les portes avec force,ils ont vendalisé les locaux en demandant après notre patron Aly (un jeune dune vingtaine d’années). Heureusement pour lui il n’y etait pas. Les agents etaient venus à bord d’un pickup lourdement armés. Ils ont saccagé tout ce qui etait nécessaire » a expliqué l’un des travailleurs dudit centre sous le sceau de l’anonymat au téléphone à notre redaction.
Concernant la destination du propriétaire, notre interlocuteur nous a laissé entendre ceci: » Depuis qu’il a appris ça,il a decidé de se cacher,nous n’avons donc aucune nouvelle sur sa destination« .
Des morts et arrestations enregistrées les jours de manifestations
Le 28 juillet date prevue pour la premiere journée de cette manifestation projetée par les forces vives mais interdites par la junte au pouvoir,des heurts sont signalés par endroit dans plusieurs quartiers occasionnant ainsi des paniques et pertes en vies humaines. C’est le cas sur l’autoroute « le Prince » où un jeune garçon a été tué par balle dans la commune de Ratoma selon le communiqué du front national pour la defense de la transition.
Mais selon le bilan fourni par Amnesty international, le bilan de la manifestation du 28 elargie au vendredi 29 juillet ont fait etat de 5 morts et de nombreuses arrestations.
Pour rappel,depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021 ,le CNRD(junte au pouvoir en Guinée) fait face ces derniers temps à nombre de denonciations de la part des politiques et activistes du pays. Cet appel à manifester avait pour objectif de denoncer entre autres ce qu’ils qualifient « de manque d’un reel cadre de dialogue » entre les militaires au pouvoir et les forces vives de la nation. Aussi « et la gestion unilaterale de la transition ».
En debut du mois de juillet, une manifestation avait également eclaté suite à l’arrestation de trois membres influents du FNDC.
Il faut noter qu’en depit des mesures fermes du gouvernement guinéen,les Forces vives et activistes independants ne sont pas prêts à courber l’echine.
Redaction Kankan24