Pour célébrer la journée internationale de la lutte contre la corruption, le ministre des Investissements et des partenariats publics-privés, a animé lundi 9 décembre une conférence de presse sur la lutte contre la corruption et les pratiques assimilées. Et selon les rapports de 2011 et de 2017 de l’Agence Nationale de lutte contre la corruption, la Guinée enregistre par an une perte en pot de vin de l’ordre de 600 milliards de fg. Un chiffre insupportable. Le Ministre des Investissements et des partenariats publics-privés Gabriel Curtis a même évoqué d’autres statistiques « Selon le FMI, la corruption coûte au moins 2 mille milliards de dollars chaque année dans le monde. En 2018, selon Transparency International, l’Afrique reste en dernière position en termes de perception de la corruption ». En Guinée, selon lui « la corruption est malheureusement encore persistante. Avec les rapports 2011 et 2017 de l’Agence nationale de lutte contre la corruption, le volume des pots-de-vin en Guinée avoisine en moyenne 600 milliards de francs Guinée chaque année. La même source indique que les opérateurs économiques déclarent avoir payé près de 500 milliards de francs guinéens par an en paiement non officiel et 75% des entreprises affirment faire des cadeaux pour obtenir des contrats », a ajouté Gabriel Curtis.
Pour le Représentant Résident Adjoint du PNUD la question de la corruption est essentiellement un problème de gouvernance et le phénomène s’installe après l’échec des institutions. Selon Eloi Kouadio IV, il est fréquent en Guinée que le cadre intègre soit taxé de maudit « Un faisceau de points en termes de faiblesse a été constaté en Guinée au regard de la problématique de la corruption. Ce faisceau s’articule autour du tricycle : faiblesse, inefficacité et corruption normalisée. Sur la faiblesse, on a noté des institutions politiques et des cadres juridiques faibles. On a observé un manque d’orthodoxie au niveau financier et de la discipline budgétaire financière. On a noté une faiblesse dans le traitement salarial des fonctionnaires et agents de l’État. L’inefficacité s’observe au niveau des organes de contrôle et au niveau de la justice. On voit que l’agent public intègre est considéré comme un maudit alors que le fonctionnaire corrompu riche devient un modèle, une référence pour les jeunes. »
Enfin Pour le ministre des Investissements et partenariats publics-privés, plusieurs actions ont été menées depuis 2010.Il s’agit entre autres de « l’adoption de la loi portant prévention, détection et répression de la corruption et des infractions assimilées en juillet 2017 ; la mise sur pied d’un arsenal important de contrôle impliquant plusieurs institutions républicaines et administratives ( la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État, l’Inspection générale des finances, l’autorité de régulation des marchés publics, l’agence nationale de lutte contre la corruption, l’Agent judiciaire de l’État, la CENTIF pour le blanchiment d’argent) ; le recours aux technologies de l’information pour accroître la transparence. »
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