Kankan fait partie des plus grandes villes du pays où il fait bon vivre à cause de l’hospitalité des habitants. Mais un autre problème à résoudre dans cette merveilleuse ville est l’implication et l’ingérence des leaders religieux dans certaines décisions des autorités. A Nabayah plusieurs décisions prises par les différentes autorités émaneraient de la ligue islamique régionale ou des sages.
Les sages ont construit un puits, qui constitue un piège pour les administrateurs
« A Kankan il y’a un puits. Ceux qui y tombent sont ceux qui veulent voir tout. Sinon les aveugles n’y tombent jamais » disent ils. Cette assertion proverbiale apparait comme un avertissement à l’endroit de celles ou ceux qui viennent y gouverner. Lors de la passation de service entre prefets entrant et sortant la phrase a été entendue.Tout récemment lors d’une rencontre entre le nouveau Préfet et les sages,le premier responsable de la ligue régionale islamique en l’occurrence Karamo Bangaly Kaba avait repris la meme phrase au Prefet.
Une affirmation qui porte à croire qu’il faut se soumettre pour mieux administrer à Kankan. Ce qui est normal dans la mesure où nous vivons dans une société africaine, vertu léguée par les anciens. Mais pour la gestion de kankan, cette soumission doit obéir aux souhaits et à la volonté des sages et leaders religieux de la ville.
Les sages et leaders religieux méritent respect et considération dit-on. Mais un administrateur ou Préfet qui n’arrivera pas à conjuguer les mêmes verbes qu’eux pourrait finir dans la « dèche » et se retrouver dans les « coulisses » du gouvernement comme ils aiment à le dire. L’administration de Kankan demande la soumission totale. En d’autre terme, il faut être à la solde des sages et leaders religieux. Leur consulter avant d’agir.
Toute chose qui nous interpelle à se poser la question de savoir où se trouve la place d’un chef ou l’importance d’un Préfet, Maire et Gouverneur ? Pourtant ils bénéficient de toutes les autorités et prérogatives d’administrer sans pour autant céder .
Les leaders religieux constituent un poids lourd pour les administrateurs. Ils influencent les chefs et les chefs sont également obligés de se soumettre. C’est le scenario qui se passe à Kankan. La ligue islamique régionale derrière de nombreuses sanctions, est celle là qui viole les mêmes sanctions par endroit. L’heure est grave et la situation fait peur. Face à ces actes, les autorités civiles sont obligées de se taire ou se soumettre au risque de ne pas se retrouver à la « dèche ».
Nombreux sont des observateurs qui s’interrogent entre « autorités religieuses et administratives qui gouvernent Kankan ? ». La question mérite sans doute d’être posée. Pour la répondre, il faut juste être dans les coulisses pour le savoir. Cette ingérence ou influence des religieux sur les décisions des autorités ne passent pas sans conséquence sur l’administration de la ville. C’est pourquoi elle se ferait avec dépendance ; non avec l’indépendance.
Les religieux doivent savoir gérer leurs conflits à l’amiable entre eux ; et laisser les administrateurs réagir avec leur propre conscience.
Redaction