Dans ces derniers temps, une autre forme de mendicité a refait surface dans la commune urbaine de Kankan. Il s’agit bien de celle effectuée par les enfants apprenants de coran de façon nocturne. Encore appelés talibés, ces enfants sillonnent les différentes rues de la commune urbaine à travers différents endroits dans le seul but de mendier. Rencontré nuitamment sur l’axe komarala Rond Point –Milo rond point, lonceny jeune garçon visiblement âgé de 7 ans explique cette situation par le manque de nourriture la nuit. Selon lui les plus petits apprenants sont livrés à cette pratique la nuit. « Nos supérieurs ne le font pas, c’est nous qui sortons chaque nuit parcequ’on n’arrive pas à manger la nuit .La nourriture est réservée aux grands la nuit. L’argent que nous récoltons sert à faire face à certains de nos besoins dont l’habillement pendant les fetes, la nourriture et tant d’autres …Là où nous sommes, le sac de riz ne fait même pas trois jours » nous a-t-il révélé.
Aux dires de ces enfants, leur maitre coranique du nom de Karamo Tidiane habite le quartier salamani au secteur cherifoula. « Il a recueilli sous son toit plus de 100 personnes au compte de l’apprentissage du coran. Les plus jeunes que nous sommes dormons au salon » a expliqué l’un des enfants talibés avant de rassurer la prise en charge sanitaire de la part de leur maitre. « Malgré tout, quand on tombe malade, il nous prend quand même en charge jusqu’à notre rétablissement et nous ne sommes pas soumis aux travaux durs…Mais on fait la mendicité les nuits jusqu’à une certaine heure » rapporte lonceny.
Ces enfants qui viennent de plusieurs localités de Kankan dont diankana, mandiana, siguiri sillonnent divers endroits y compris les restaurants dans l’espoir d’obtenir quelque chose.
Cette forme de mendicité très pratiquée dans certains pays de la sous région dont le Mali,le Senegal prend une proportion inquiétante dans le Nabayah. Ce qui n’est pas sans conséquence ; Car ces enfants sont exposés à tout type de danger. Il est temps que les services compétents notamment l’OPROGEM et le Ministère de l’action sociale et de la promotion de l’enfance prennent des dispositions idoines afin de protéger ces enfants talibés.
Mohamed Slem Camara