A Kankan, le siting du syndicat des professionnels de la presse de Guinée programmé pour ce mercredi au gouvernorat s’est finalement tenu à la maison régionale de la presse sise au quartier Aéroport. Une délocalisation qui fait suite à un plaidoyer des autorités communales de la ville à en croire les responsables locaux du SPPG. Pour rappel, cette Initiative Du SPPG vise à dénoncer les violations de procédures constatées dans les décisions prises ces derniers temps par la HAC à L’ENCONTRE DES JOURNALISTES.
Ci Jointe la déclaration du Secrétaire Général Michel Pivi.
- Messieurs les responsables du Gouvernorat,
- Monsieur le représentant de la Haute Autorité de la Communication (HAC),
- Messieurs les responsables des différentes associations de presse,
- Chers journalistes,
- Hommes de médias.
- Mesdames et messieurs
- Distingués invités.
C’est avec un sentiment de regret que je prends la parole pour exprimer le ras-le-bol en ce jour 28 septembre 2022 face aux agissements dont font l’objet les journalistes dans ces derniers jours. Le sit-in, initié par le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) qui nous réunis aujourd’hui se tient dans tout le pays. Une manière d’interpeller tous les dirigeants à respecter la liberté d’expression. Paix et liberté ne peuvent être séparées, car personne ne peut être en paix tant qu’il n’est pas libre.
- Mesdames et Messieurs.
La presse privée n’a jamais manqué son devoir régalien d’accompagner le CNRD aux premières heures de sa prise du pouvoir. Elle était dans toutes les lignes. La presse privée pensait une rupture totale avec les anciennes pratiques dont elle a été victime dans les autres régimes. Mais malheureusement, la montagne a accouché d’une souris
- Mesdames et Messieurs.
Il ne m’est pas permis de faire un discours long en ce jour émotionnel. Je m’efforce juste à placer un mot. D’autant plus que nous avons un cœur meurtri. Le constat révèle que ces derniers temps, la presse privée est dans l’œil du cyclone du CNRD, il suffit juste de dénoncer pour se voir sanctionner par la Haute Autorité de la Communication (HAC).
Ces temps-ci, plusieurs de nos confrères journalistes ont écopé des sanctions, parmi eux on peut citer :
- Ibrahima Lincoln chroniqueur de l’émission Mirador,
- Nfaly GUILAVOGUI du Groupe Evasion pour avoir fait passer un communiqué à la télévision.
La liste est longue.
Avec tous les engagements pris par la HAC dans l’esprit de protéger et de faire protéger la liberté de la presse, elle se permet de se mettre dans l’idée de tuer celle-ci en Guinée. Avec une simple conversation téléphonique, elle prend des sanctions sans même écouter la personne incriminée lui permettant de défendre son acte. Pire que tout, si la HAC veut mettre les médias dans les règles de jeu, ça doit commencer par elle-même. Si dans sa démarche elle n’est pas capable de respecter la procédure qui exige les convocations écrites, qui exige la présence des journalistes incriminés, mais à qui la HAC va parler ? Qui va l’écouter ?
C’est choquant de constater que les gens qui ont fait des carrières qui inspiraient confiance au sein de la corporation veulent clôturer leur carrière de cette façon à un moment aussi critique de notre pays. Il n’est pas possible de museler la presse. La presse va continuer à travailler librement.
- Mesdames et Messieurs.
Je ne saurais terminer mon allocution, sans remercier cette forte mobilisation de la presse de Kankan pour donner un éclat particulier à ce sit-in.
Merci à la mairie pour l’autorisation.
Vive la liberté de la presse,
Vive la démocratie,
Vive le SPPG.
Camarades salut !