A travers une déclaration rendue publique le vendredi 17 avril 2020, le Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, Mory Sangaré a annoncé le démarrage effectif des cours à distance par le biais de la radio et de la télévision pour les élèves en classe d’examen à partir du 27 avril 2020. Depuis le coup d’envoi de cette méthode d’enseignement circonstancielle, les plaintes et reproches émanant des élèves concernés à travers le pays ne finissent pas. A Beyla par exemple, les élèves ne suivent pas les cours par « faute de moyens ».
Les mots de contestation valent certainement la peine pour ces cours à distance en Guinée. Si une bonne partie des élèves suivent régulièrement les cours dans les grandes villes du pays comme Conakry, la donne ne serait pas la même dans certaines villes de l’intérieur comme Beyla. Si on se fie aux réalités constatées dans la zone, de la 6ème, en passant par la 10ème jusqu’à arriver aux classes de terminale, les 90% des élèves ne suivent pas les cours. Ces derniers se plaignent d’un manque de moyens leur permettant de suivre ces cours.
Pour certains candidats de la localité rencontrés par l’un de nos reporters, la faible disponibilité de l’électricité, la pauvreté des parents d’élèves constituent en grande partie les raisons de cette distanciation des élèves aux médias alloués à dispenser les cours. Interrogé sur le sujet, Mandjou Konate de la 10e Année du Collège Bembeya de Beyla se montre déçu des autorités éducatives. Pour lui, le choix de dispenser les cours à distance n’est pas une option envisageable pour un pays comme la Guinée. Il pense qu’avec l’extrême pauvreté qui sévit le pays surtout dans les zones reculées, les cours à distance sont appelés » méthodes d’enseignement exclusivement pour les riches ».
A la question de savoir si ces cours à distance valent la peine pour les candidats, Kemo Bamba, élève de la terminale SE pense que c’est une bonne initiative si les conditions étaient réunies.
Pour lui, le problème d’électricité et de local disposé pour les cours doivent être dans le plan du MENA afin de mettre les élèves au même rithme dans le pays.
Avec le caractère faible du taux de participation à ces cours, le gouvernement guinéen doit redoubler d’ardeur pour inverser la tendance actuelle de contamination au Covid-19 dans notre pays pour occasionner une paisible réouverture des classes.
Moussa Smith Kourouma