Depuis la nuit dernière, la ville de Conakry est submergée par des inondations d’une rare intensité. Les pluies diluviennes ont transformé des rues et quartiers en fleuves de désolation. Plusieurs corps sans vie ont été retrouvés dans les eaux de ruissellement, tandis que d’autres sont encore portés disparus. Des familles entières, en larmes, assistent impuissantes ce jeudi 31 juillet 2025, à la perte de tous leurs biens.
C’est une ville endeuillée, meurtrie, qui tente de panser ses plaies dans le silence lourd de la douleur. Derrière chaque maison effondrée, il y a une histoire. Derrière chaque vie fauchée, un avenir brisé. Les images partagées par certains sinistrés sont insoutenables.
Ce drame, qui se répète chaque saison pluvieuse, n’est pas une fatalité. Il interpelle notre modèle de développement urbain, notre vision de la gestion des risques et notre capacité à anticiper les catastrophes naturelles. Il questionne également l’efficacité des politiques publiques en matière d’assainissement, d’urbanisme, et de protection des populations vulnérables.

À toutes les victimes, nous exprimons notre profonde compassion. À celles et ceux qui pleurent un être cher, nous adressons nos condoléances les plus émues. À ceux qui ont tout perdu, nous tendons une main fraternelle et une main franche vers les donateurs. À nos compatriotes hospitalisés, nous souhaitons un prompt rétablissement. Nos hammages aux agents de la protection civile, à ceux de l’ANGUCH et aux médecins qui se battent avec les moyens de bord pour sauver des âmes.

Mais au-delà de l’émotion et de ces hommages, l’heure est à une action forte. En effet, ce drame appelle à une solidarité nationale sincère et immédiate. Chaque Guinéen, chaque institution, chaque acteur social doit se mobiliser pour venir en aide aux sinistrés. Il est temps de repenser notre urbanisation sauvage, de construire des villes résilientes et durables. Il est urgent de passer des discours politiques aux actes concrets, des constats aux solutions pragmatiques.

Car, il ne suffit plus de pleurer nos morts. Il faut tout mettre en œuvre pour qu’ils ne soient pas morts pour rien. En attendant, Conakry pleure. Conakry tente de se relever. Et c’est ensemble, avec courage, responsabilité et humanité, que nous y parviendrons!!!
N’Faly Guilavogui, Journaliste éditorialiste