C’est la salle de reunion de l’ONG AGIL (Alliance Gouvernence and Local Initiatives) sise au quartier Énergie qui a servi de cadre à cette conférence débat tenue ce samedi 13 mars 2021. Organisée par le forum des jeunes de kankan (FOJEK),la rencontre a connu la présence des autorités Régionales ,Préfectorales et quelques partenaires techniques qui oeuvrent d’arrache pied pour l’amélioration des conditions de vie des femmes. Elle avait pour thème central: »la situation des droits des femmes dans l’Administation locale ». A travers ce thème, trois grands sous thèmes dont les mutations génitales, les violences basées sur le genre et la place des femmes dans l’administation locale ont été débatus par trois panelistes féminines. Pour les initiateurs cette conférence s’inscrit dans le cadre de la célébration du mois de la femme (mars).
Parlant des mutilations génitales (MGF),Fanta camara la présidente des Jeunes Leaders de kankan estime que la pratique reste toujours repandue dans le pays. « Bien qu’elles(MGF Ndlr) ont baissé légèrement entre 2012 et 2018 passe de 97% à 95% chez les femmes de 15 à 49 ans, de 45,5% à 39% chez les filles de 15 ans encore victimes des ces MGF à chaque année » a t’elle dit.
Contrairement à la première intervenante, Dramé Djénabou activiste et défenseuse des femmes de kankan s’est penchée sur les violences conjugales: « pour moi la violence conjugale est toute energie physique ou morale par l’un des conjoints (homme ou femme) qui s’inscrit dans un rapport de domination…C’est aussi un problème infernal c’est à dire un problème qui ne cesse de se repéter dans les murs conjugaux. Et on l’évoque ,c’est quand il nous déborde » déplore t-elle avant de mettre un accent sur les effets liés à cette pratique dont le divorce,les meurtres, la disloquation de la famille, les problèmes psychiques… « C’est ce que nous voyons tous les jours à travers les medias ».
Prenant la parole,Marie Sia Yaradouno Présidente du club des jeunes filles unies pour le développement a fustigé le faible taux de réprésentativité des femmes dans nos différents gouvernements. Car depuis l’indépendance jusqu »à nos jours ce taux n’a jamais atteint 20 % des femmes cooptées aux postes de responsabilité et dans les prises de décision. C’est pourquoi d’ailleurs ,elle plaide en ces termes: » « je demande aux autorités locales compétentes de faire participer les femmes dans les instances de décisions locales.En les accompagnant et en les confiant les postes de responsabilités pour qu’elles puissent atteindre le sommet comme le stipule la loi de Parité de l’article 1 à 6 » a t’elle lancée.
Pour sa part Madame Souaré Aminata Kaba Directrice de l’action sociale et la promotion féminine de kankan a salué cette initiative au prime abord avant d’inviter les femmes à faire une prise de conscience sur leurs sorts au travers des sensibilisations.
Au terme de la dite rencontre, le Préfet de kankan Amara Lamine Soumah a davantage remercié les initiateurs de cette conférence . La Première autorité de la préfecture a mis un accent particulier sur les initiatives présidentielles à l’egard des femmes: « Honnêtement parlant des femmes dans l’Administation locale je pense que cela est lié au problème de décentralisation de l’Administation publique.Et le Président de la République en a fait déjà son cheval de bataille en dédiant ses mandats aux femmes et aux jeunes » martèle t’il.
En 2020 selon un rapport publié par l’office des protections du genre et des moeurs (OPROGEM) 374 cas de viols ont été enregistrés dans les 33 préfectures de la Guinée y compris la zone spéciale Conakry. Reste à savoir si les femmes seront de plus en plus nommées aux postes de responsabilités dans la Région administrative de kankan. En tous les cas, l’organisation de cette rencontre a été une occasion d’interpeller les décideurs.
Aly Diankana Kakoro