La Guinée fait face à des défis majeurs en matière de gestion des déchets plastiques dans les ménages. Ils sont devenus très croissants dans les différentes rues du pays notamment, dans les poubelles, les caniveaux sans omettre les bordures des mers.
En 2018, Selon les statistiques disponibles au Ministère de l’environnement et du développement durable, la quantité de déchets plastiques en Guinée produite était de 0,603 kilogramme par jour et par habitant, soit environ 485.291 tonnes de déchets plastiques, dont 500 000 tonnes par an. Ce qui montre la forte production et l’utilisation massive des déchets en Guinée.
Pour trouver une solution à ce problème, certaines décisions ont été prises. C’est le cas du décret présidentiel datant du 21 septembre 2024 interdisant la fabrication, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des emballages et objets en plastique à usage unique. Un décret appuyé par l’initiative « Riz contre des déchets plastiques », lancée le 13 mai par le gouvernorat de la ville de Conakry dans quelques communes de la capitale.
Malgré l’appel du ministère de l’environnement et du développement durable sur l’importance liée à l’applicabilité de la décision présidentielle, les plastiques continuent de joncher le long des principales artères du pays et dans les cours d’eau. Pourtant la pollution plastique présente des inconvénients sur la santé et la biodiversité terrestre et marine.
Impact des déchets sur l’environnement
Les déchets usés puis abandonnés dans la nature sont de véritables menaces pour l’environnement, ils créent des inondations à la venue des grandes pluies, bloquent les caniveaux, polluent les mers et des villes. Ce qui entraîne la dégradation des faunes et des flores.
L’utilisation abusive des plastiques dans notre environnement donne des déchets qui peuvent causer l’ eutrophisation. Jacques Falivogui, infirmier, affirme : « Les déchets plastiques sont à l’origine des maladies hydriques, les parasitoses, et même le paludisme. Car ils contiennent de H20 et créent un lieu de propagation de ces maladies ».
Sur les espèces aquatiques, la pollution plastique constitue un véritable danger. Selon le site conservation-nature.fr : « la biodiversité marine est l’une des victimes les plus immédiates de la pollution plastique, par étouffement, enchevêtrement ou blessures en tous genres lié aux débris flottants ce sont plus de 1,5 millions d’animaux marins qui périssent chaque année ».
Le décret d’interdiction pas totalement respecté
À Conakry, comme dans les grandes villes du pays comme Kindia, Mamou, Kankan et N’zérékoré, les sachets plastiques sont utilisés et jetés dans la nature. Soit dans les caniveaux, les poubelles ou les points d’eau.
Une situation que déplore l’activiste et défenseur de l’environnement Mamadou Djouhé Bah : « Dans quelques jours, ça va faire un an que le gouvernement a interdit l’utilisation des plastiques en Guinée. Maintenant, il faut faire le bilan pour savoir si le décret a été respecté par les fabricants, les exportateurs et les utilisateurs… De ma part non. Il suffit juste de parcourir la capitale Conakry pour faire le constat. Tout au long de nos routes, vous verrez des poubelles remplies de plastiques même dans les caniveaux ou aux bordures de la mer », déplore-t-il.

Solutions envisagées pour la protection de l’environnement.
Dans le cadre du développement durable, il faut changer le mode de production et de consommation en quittant le schéma linéaire pour aller vers le schéma circulaire. Il s’agit de considérer les déchets comme des ressources à valoriser en apportant une aide et un appui aux entreprises de recyclage des déchets plastiques. Il faut lutter contre l’abandon des plastiques dans l’atmosphère. « Nous, agents de santé pouvons contribuer à la sensibilisation de la population, car nous sommes les mieux informés. Le gouvernement doit également prendre des initiatives en créant des usines de recyclage des déchets plastiques » a déclaré Jacques Falivogui.
L’activiste et défenseur de l’environnement Mamadou Djouhé Bah quant à lui, conseille le gouvernement à la sensibilisation et la prise des mesures fermes. « Pour faire les sensibilisations, le gouvernement doit impliquer activement les élus locaux, les sociétés civiles et les médias ainsi que les leaders religieux pour qu’ils puissent faire passer leurs messages dans les lieux des cultes ou à travers les radios rurales. Une manière d’encourager les citoyens à la base d’adhérer à l’initiative qui interdit l’utilisation des plastiques en Guinée », exhorte t-il.
« Avant de procéder à des sanctions, le gouvernement doit d’abord inviter les acteurs impliqués dans la fabrication et la vente des plastiques autour de la table pour un échange concernant l’avantage du décret relatif à l’interdiction d’utilisation des plastiques. Il leur sera demandé de tourner vers la fabrication des objets à usage biodégradable pour l’intérêt supérieur de notre environnement…», ajoute-t-il.
Sensibiliser les citoyens sur les conséquences néfastes de la mauvaise gestion des déchets plastiques et leur implication active peut aussi améliorer la gestion des déchets en Guinée.
Bountouraby Yansané pour Batè FM/ Kankan24.com