Établie en Guinée en 2018, la société Chalco Guinea Company S.A est chargée de la construction et de l’exploitation du projet Boffa sur la base d’une convention minière avec l’Etat guinéen datant du 8 juin de la même année. Elle est détentrice de deux permis d’exploitation minière à Boffa Nord et Sud.
Considérée comme la plus grande filiale d’Aluminium Corporation of China (Chinalco), Chalco Guinea Company S.A (CGC), participe activement au développement de la Guinée en Général mais de la préfecture de Boffa en particulier.
Selon le Président Directeur Général Du Xiaoming, conformément à la convention minière et aux Lois et réglementations guinéennes, CHALCO a versé plus de 220 millions USD au gouvernement guinéen comme taxes. « Ces taxes, grâce à l’accord-cadre entre la Chine et la Guinée en de nouvelles et belles routes urbaines et ponts autoroutiers à Conakry ».
En termes de respect du contenu local, jusqu’en fin de l’année 2023, Chalco Guinea Company employait 633 travailleurs locaux, dont 76% issus des communautés environnantes; 80% des achats de biens et de services de la société étaient d’origine locale.
Aux premières heures de l’exploitation du projet Boffa, des différends étaient signalés entre les communautés locales impactées et les responsables de la société CHALCO. Ce qui expliquait des soulèvements populaires de ses communautés contre la société.
Interrogés ce mardi 24 juin en marge de notre visite dans la localité, nombreux sont ces citoyens qui apprécient de nos jours les acquis et efforts menés sur le terrain par la société.
Comment cela a été rendu possible ? Comment la société collabore avec les communautés impactées et les différentes perspectives ? Pour en savoir, nous sommes partis à la rencontre du Directeur des relations communautaires M. Alhassane Diallo.
Bonjour Monsieur Diallo, s’il vous plaît présentez-vous à nos lecteurs ?
Bonjour, je suis Alhassane Diallo, Directeur des Relations Communautaires chez Chalco Guinea Company S.A. Avec une solide expérience dans les relations avec les parties prenantes et la gestion des enjeux sociaux liés aux projets miniers, je m’efforce de garantir un dialogue constructif et durable entre notre entreprise et les communautés locales.
En quelques mots, que peut-on retenir de la Société Chalco Guinea Company S.A ?
Chalco Guinea Company S.A est une filiale du Groupe Chinois Chinalco (Aluminum Corporation of China) l’une des 500 entreprises les plus influentes au monde, spécialisée dans l’exploitation de la bauxite et pilier incontournable du plus grand projet minier du monde Simandou 2040. Elle (Chalco) est chargée de la mise en œuvre du projet minier de Boffa, axé principalement sur l’extraction de la bauxite. Notre entreprise opère dans le strict respect des normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), tout en visant à contribuer au développement économique durable de la Guinée.
Au sein de cette société, il y a donc plusieurs Directions. Mais vous occupez celle des relations communautaires. Dites-nous, en quoi consiste votre fonction ?
En tant que Directeur des Relations Communautaires, ma mission principale est de gérer les relations avec les communautés riveraines de nos zones d’intervention. Ensuite, assurer la médiation entre les attentes des populations et les impératifs de l’entreprise. Aussi, mettre en place des projets de développement communautaire et veiller au respect du contenu local ainsi que du maintien d’un climat social apaisé autour de nos opérations.
Comment collaborez-vous avec les communautés impactées ?
Nous collaborons avec les communautés à travers plusieurs mécanismes dont des consultations régulières avec les leaders communautaires, les jeunes et les femmes.
Nous avons aussi établi des cadres de dialogue multipartites dont les comités de suivi et de concertation. Participer au développement de la communauté faisant partie de nos préoccupations, nous avons mis en œuvre de projets socio-économiques (santé, éducation, infrastructures);
A travers également le recrutement local et la formation des jeunes issus des localités concernées de notre projet, nous parvenons à établir un lien fort avec ces différentes communautés.
M. Diallo, dites-nous quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés au sein des communautés ?
Au nombre des principaux défis, je peux citer entre autres : Les attentes élevées des populations en termes d’emploi et d’investissements sociaux; la compréhension limitée des processus miniers et de leurs délais; la gestion des conflits fonciers et intercommunautaires ainsi que l’instabilité sociale liée aux frustrations ou à la désinformation.
Comment comptez-vous y parvenir? C’est-à-dire relever ces défis ?
Pour relever ces défis, nous comptons sur plusieurs leviers notamment le renforcement de la communication et la sensibilisation, en expliquant nos démarches de façon transparente. Secundo, investir dans des projets communautaires à fort impact concertés avec les populations. Sans omettre, la mise en œuvre d’un plan d’emploi local structuré, en formant les jeunes pour des postes qualifiés.
Nous comptons aussi développer des partenariats avec les ONG locales, les médias et autorités administratives pour une meilleure coordination des efforts.
En avril de cette année 2025, vous avez procédé à la remise de la nouvelle cité devant abriter les impactés de Démougala à Kaoussara. A part ces deux sites modernes, pouvez-vous revenir sur quelques réalisations que vous avez faites ici dans le cadre du respect du contenu local et leur accompagnement ?
Oui, nous en avons fait tellement depuis notre installation ici à Boffa. Pour preuve, vous avez été sur le terrain et avez constaté certaines de nos réalisations.
Nous avons construit et réhabilité plusieurs infrastructures sociales dont les routes communautaires, les ponts, les terrains de football, des centres de santé, forages, mosquées, marchés…
Nous faisons également des dons de denrées et de médicaments. Nous assistons surtout beaucoup à la construction et la rénovation des mosquées.
La Société Chalco Guinea Company a employé et formé plusieurs centaines de jeunes locaux, en partenariat avec des centres de formation professionnelle.
Nous avons également mis en place des projets d’autonomisation économique, notamment pour les femmes dans les domaines de l’agriculture, de la transformation et des petits commerces.
On a également soutenu des microprojets communautaires via des financements et des dons d’équipements.

Quelles sont les différentes perspectives de votre département ?
Pour les années à venir, nous comptons :
Renforcer l’intégration communautaire dans la stratégie globale de l’entreprise;
Mettre en place un observatoire local du développement communautaire, pour mieux suivre et évaluer nos actions dans les communautés. Digitaliser la gestion des relations communautaires (base de données, plaintes, suivi projets). Créer davantage d’opportunités d’affaires pour les Petites et Moyennes Entreprises locales, conformément à notre politique de contenu local.
En 2021 jusqu’en 2023, la société Chalco faisait face à des manifestations de colère de la part des communautés impactant ainsi la bonne marche de la société. De nos jours, le calme est revenu et l’entente semble installer entre vous. Comment êtes-vous parvenu à gérer ces revendications récurrentes des différentes communautés ?
C’est simple, on a impliqué toutes les parties prenantes, les autorités et des personnes qui comprennent des choses pour pouvoir expliquer le contenu local et leur montrer que nous sommes ici pour le développement communautaire et surtout celui de Boffa. Donc, il va falloir être dans l’esprit de la société et conjuguer le même verbe et c’est en cela le projet sera bénéfique pour tout le monde. Donc, il fallait partir vers ces communautés, faire des séances de sensibilisation et leur parler en les faisant comprendre que Chalco est là pour Boffa pas contre Boffa. Donc, il faut adhérer à l’idée du projet et soutenir. C’est dans ça, nous pouvons gagner avec les investisseurs, mais si toutefois, il faut ériger des barricades, nous allons faire fuir les investisseurs et on aura du mal à subvenir aux différents besoins. Donc il faut impliquer tout le monde dans le processus du dialogue. C’est ce qui fut fait. Aujourd’hui, tout le monde est dans notre idée et l’ambiance est là.
Pour finir, avez-vous quelque chose à rajouter ?
Nous vous remercions déjà et remercions toutes les parties prenantes qui nous facilitent davantage les choses depuis notre installation. C’est vrai qu’au début, il y avait une forte tension, mais aujourd’hui avec l’implication de tous, nous commençons à avoir la paix, la quiétude et les choses se passent comme prévu.
Mohamed slem CAMARA